Les mots ont leur importance, surtout quand ils sont au cœur d’un dialogue entre la Direction d’une entreprise et tous ses salariés.
Alors que la mobilisation implique une mise en mouvement, une dynamique, une envie… La satisfaction ne fait que décrire un état de fait actuel par rapport à un environnement donné. Si l’environnement change, si les motifs du « confort » diminuent, la satisfaction a des chances de sombrer.
La motivation inclut une dynamique, certes ; mais il s’agit d’une notion strictement individuelle : elle reflète l’appréciation d’un individu par rapport aux facteurs que celui-ci valorise, sans pour autant que ceci soit partagé par ses collègues. Les objectifs sous-jacents à la motivation met en jeu un combat à mener qui implique un rassemblement des forces.
On peut donc dire de façon sommaire que la motivation appartient au discours du « JE » alors que la mobilisation s’inscrit dans un discours du « NOUS ».
La notion de satisfaction au travail demeure encore à maints endroits même si elle est de plus en plus décriée notamment par un expert tel que Jim Clifton, Chairman and CEO de GALLUP en ces termes :
« Employees don’t want to be « satisfied » as much as they to be engaged. What they want most is a great boss who cares about their development, and a company that focuses on and develops their strenghts. Trying to satisfy employees appetites for free lunches, lattes, and ping pong tables is giving people something they don’t deeply want—and that isn’t natural or good for them…
…Human beings are not looking for company-bought goodies—they are looking for meaningul fulfilling work. It is the new great global dream—to have a good job, not a free lunch. The dream is to have a job in wich you work for a great manager ; where you constantly develop ; and where you can use your God-given strenghts every single day »
L’engagement est aujourd’hui un terme fréquemment utilisé ; ce terme va, incontestablement, bien au-delà de la satisfaction et de la motivation. On s’engage dans une direction, en vertu d’une vision à laquelle on adhère. Toutefois, nous lui préférons le concept de mobilisation pour la raison suivant : L’engagement est el fruit de la raison et peut demeurer au stade rationnel, sans forcément déboucher sur l’action. Un individu peut s’engager, par exemple, dans un parti politique ; il adhère au programme, prend sa carte de membre et vote en faveur de ce parti. Un militant « mobilisé » sera non seulement membre de ce parti mais participera à des activités promotionnelles, y investira du temps et de l’énergie. L’engagement est d’abord intellectuel, et froid.
André Coupet, directeur scientifique de MC2